Ael funebre de la mort lamentable de Très-Vertueux, très inuincible $ très-illustre Prine Loys de Bourbon, Prince Condé. Dialogue entre parleurs. La France & le Ciel.
La FRANCE.
Loys, Loys, Loys, si du ciel onoit goute
Où tu vis bié-heureux, cher nourriçon escoute.
Mes pleurs & pren pitié de mon affliction.
Des accente doux, les messagers fidèles
Des accents douloureux, portez dessus vos ailles.
Mes cris & racontez au Ciel ma passion.
Le Ciel
Celuy souspire en vain sa dommageable perte
Et pour rien de ses mains l'heure excoule regrette
Quand aux talons ik void la chauue occasion
La pierre en lair iettee en main plus ne retourne:
Le bonheur eschappé tousiours ailleurs seiourne:
Et s'empire apres luy toute condition.
La France
Fendez, mes cris, fendez les plaines æThées,
Donnez jusqu'au sommet des celestes contrées
Qui ont pour aornement le bien que i'ay perdu.
Loys, mon cher Loys: hé qu'en vain ie lamente,
Hé que pour rien aussi mon ame se tormente:
Las ce que mort rauit ne nous est plus rendu.
Le Ciel
Que Loys pleures-tu? France iadis royale
(Et mainenant rn tout pariure & desloyale)
Mais leqel des Loys? n'est-ce pas celuy-la?
Ce redoubté guerrier, ce grad foudre de guerre,
Dans l'esprit luit icy, le corps repose en terre
Que latraistresse main meschamment bourrela?
La France
Ie pleure ce Loys & l'honneur & la gloire
Des Bourbos portelis, dont l'heureuse mémoire
Dessus le front du tempsson renom grauera
Pour remplir l'iniuers du bruiy de sa vaillance:
Et chanteront par tout les peuples de la France
So nom tant que François en France on parlera.
[...]
Le Ciel
Comme un Pirrhe bragard en son adolescence
Du fatal Ikion terraça l'arrogance,
Vengeant son per Achil meurtri en ce labeur,
Tel Henry deCondé de sa main vengeresse
Frappera des malins la puissance traistresse,
Reuengeant sus leur chef le paternel malheur.
La France
Face Dieu, ce grand Dieu par la grand bonté sienne,
Qu'à ce promis bon-heur l'heureux effect suruienne,
Tandis d'un diamant en cristal grauera
Ma curieuse main la trespure innocence
Et la claire vertu de l'Acille de France,
Ce grand Loys duquel ces vers on y lira.
EPITAPHE
Cy gist ce grand Loys, puissant foudre de guerre,
Dont l'esprit luit au Ciel, le corps repose en terre,
Qui parmy les combats iamais ne recula:
Lequel seruant à Dieu de toute sa puissance,
Et pour exterminer les sansues de France
Une traistresse main meschamment bourrella.
Tandem ad asra serar.
FIN
Source:
AER FUNEBRE SUR LA MORT lamentable de Tres-vertueux, tres illustre & tres inuincible Prine Loys de Bourbon,Prince de Condé Dédué a Madame de Villiers, Secrétaire dudit Sieur Prince. La-cour -Ollé. éditeur. Place des Carmes, 25 Bd Amiral Courbet 3000 Nîmes MMXI
www.editions-lacour.com
www.editions-lacour.fr
LACOUR - Montjoie Saint-Denis
© tous droits réservés